De par leur nature, les télécommunications demandent une exploitation
coordonnée; on ne peut communiquer sans une infrastructure offrant
un très haut degré de compatibilité à tous les utilisateurs, tant
au niveau national qu'international.
Le terme télécommunication n'a été défini officiellement, pour
la première fois, qu'à la Conférence internationale de Madrid
en 1932. En fait, jusqu'à cette date, il existait deux entités juridiques
différentes, la Conférence internationale télégraphique créée
en 1865, d'une part, et la Conférence internationale radiotélégraphique,
dont la première réunion s'était tenue à Berlin en 1906. En 1932,
ces deux conférences se réunirent à nouveau, mais ensemble à Madrid.
Après discussions, on s'entendit pour trouver un nom à cette nouvelle
organisation: l'Union Internationale des Télécommunications
(UIT) ou International Telecommunications Union (ITU).
C'est en 1947, à Atlantic City, que se tint la première grande conférence
internationale de l'après-guerre. Les relations entre l'Organisation
des Nations Unies et l'Union Internationale des Télécommunications
furent précisées au cours de conférence et, après bien des discussions,
l'ONU donna son accord pour que l'ITU soit reconnue comme
l'agence spécialisée en matière de télécommunications. Une nouvelle
définition du mot télécommunication fut également adoptée lors
de cette conférence. Cette version constitue la définition officielle
actuelle.
Définition 2
On entend par télécommunication toute transmission, émission
ou réception de signes, de signaux, d'écrits, d'images, de sons ou
de renseignements de toute nature par fil, radio-électricité, optiques
ou autres systèmes électromagnétiques.
Les structures, sur le plan national, varient assez fort d'un pays
à l'autre. Sur le plan international, le pouvoir de normalisation
en matière de télécommunications revient à l'ITU,
qui agit de concert avec l'International Standards Organisation
(ISO). L'Union comprend, entre autres, deux branches
l'ITU-T et l'ITU-R qui ont la mission d'établir des
normes pour les télécommunications et de partager les ressources.
L'ITU organise aussi régulièrement des CMAR (Conférence
Administrative Mondiale des Radiocommunications) ou WARC (World
Administrative Radio Conference) au cours desquelles les pays conviennent
de l'attribution des fréquences et du partage des positions sur l'orbite
géostationnaire. Par exemple, c'est au cours de la CMAR de
1992 qu'il a été convenu de réserver les bandes de fréquences
1885 - 2025 [MHz]
et
2110 - 2200 [MHz] pour les systèmes mobiles de troisième génération.
À côté de cette organisation mondiale, il existe un certain nombre
d'organismes internationaux dont la mission est de caractère régional
ou spécifique. Parmi ceux-ci, on peut citer
- l'UER (Union Européenne de
Radio-Télévision, en anglais EBU: European Broadcasting
Union), qui organise la coopération entre organismes de radiodiffusion
sonore et télévisuelle pour la zone européenne,
- INTELSAT, qui gère le système mondial
de communication par satellite,
- EUTELSAT, qui fait de même pour le
système régional européen,
- l'ETSI (European Telecommunications
Standards Institute), dont le succès majeur est la création de la norme GSM,
- l'IETF (Internet Engineering Task
Force), qui gère les développements techniques d'Internet.
On pourrait encore citer des organisations telle que l'URSI
(Union Internationale de Radio-électricité Scientifique), dont
la mission est de nature strictement scientifique et consiste à encourager
et à coordonner les recherches sur les ondes électromagnétiques, guidées
ou non, et sur leur utilisation, notamment en vue des télécommunications,
ainsi que de nombreuses autres sociétés scientifiques.
Bien qu'il ne soit pas strictement lié à la normalisation, un nouvel
acteur est venu s'ajouter dans le monde des télécommunications. Avec
la suppression des monopoles des opérateurs publics en Europe, chaque
pays a du créer un organisme régulateur, chargé de veiller au maintien
de règles de concurrences saines. En Belgique, il s'agit de l'IBPT,
l'Institut Belge des services Postaux et Télécommunications.
Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2004-06-11