Historiquement, le problème de la modulation s'est posé dès les débuts de l'ère de la radio; on doit à MARCONI la réalisation de premières transmission radio. La ``haute'' fréquence était un signal à quelques kHz auquel on voulait imprimer des variations définies par un signal modulant. Cette sinusoïde de référence3.1 est appelée porteuse et notée c(t)
c(t) = Accos(2![]() ![]() |
(3.2) |
Pour superposer l'information, on peut agir sur différents paramètres
de la porteuse: l'amplitude Ac, la fréquence fc ou la
phase . D'une manière générale, la modulation consiste
à remplacer une de ces caractéristiques par une fonction linéaire
de m(t). Le signal résultant est appelé signal modulé (cf.
figure 3.8). Si le signal modulant m(t)
est continu, on parle de modulation d'onde continue. On pourrait
attribuer des valeurs constantes à m(t) pendant un certain intervalle
de temps, ce qui reviendrait alors à effectuer une modulation numérique.
Les modulations de porteuses sinusoïdales sont de loin les plus utilisées. Cela est dû à l'importance des systèmes linéaires. En effet, un système linéaire n'introduit pas de fréquences en dehors de la bande de fréquences originale. Remarquons toutefois que modifier, même linéairement, la fréquence ou la phase de la porteuse ne signifie pas pour autant que l'étage de modulation soit linéaire. Par ailleurs, la majorité des circuits de modulation ou de démodulation incluent des opérations non linéaires.
Considérons la porteuse sinusoïdale c(t) définie par
c(t) = Accos![]() ![]() ![]() |
(3.3) |
pour laquelle nous avons pris le choix d'une phase de référence
arbitrairement nulle (
= 0). Soit m(t) le signal en bande
de base représentant le message, c'est-à-dire l'information que l'on
désire transmettre. On suppose, a priori, que le système générant
la porteuse c(t) est totalement indépendant du message m(t).
s(t) = Ackam(t)cos![]() ![]() ![]() |
(3.4) |
A(t) = Ackam(t) | (3.5) |
La figure 3.9 montre un signal basse fréquence
1, 5 sin(6ft) (signal à 3 [Hz]) qui module l'amplitude d'un
signal haute fréquence
cos(72
ft) (signal à 36 [Hz]).
Soient m(t) un signal en bande de base et
(f ) le
spectre du signal, autre dénomination pour sa transformée de FOURIER.
Selon les propriétés de la transformée de FOURIER, le spectre
du signal modulé vaut
Le spectre du signal modulé comprend deux bandes latérales
obtenues par translation du spectre du signal modulant. Soit W
la bande de base du spectre du signal modulant m(t). La
figure 3.10 représente à la fois le
spectre de m(t) et le spectre du signal modulé en amplitude correspondant,
où l'on a supposé que
fc W. On remarque que la moitié du
spectre du signal modulant m(t) correspondant aux fréquences négatives
(de - W à 0), apparaît telle quelle dans le spectre du signal
modulé s(t). La bande passante requise pour le signal modulé est
donc égale à deux fois la bande de base.
La radiodiffusion en grandes ondes ( 150 - 285 [kHz]), en ondes moyennes ( 525 - 1605 [kHz]) et en ondes courtes (jusqu'à 30 [MHz]) utilise la modulation d'amplitude A3. La bande de base est limitée à 4, 5 [kHz] et la largeur d'un canal radio est donc de 9 [kHz].
L'effet la plus important de la modulation est le déplacement en fréquences du signal modulant: après modulation, le signal se situe autour de la fréquence de la porteuse. Il s'agit d'un principe général à toutes les techniques de modulation.
Dans la modulation d'amplitude, partant d'une porteuse
c(t) = Accos(2fct +
),
on a rendu l'amplitude Ac fonction linéaire du signal modulant
m(t). Dans le cas de la modulation angulaire, on introduit une
telle dépendance pour l'argument de la fonction cosinus. Cela est
moins évident qu'il n'y paraît à première vue. Quel paramètre doit
devenir une fonction linéaire du signal modulant? On peut en effet
choisir de prendre l'argument de la fonction cosinus ou seulement
la fréquence de la porteuse. Dans le premier cas, il s'agit de modulation
de phase (PM), tandis que dans le second cas on parlerait plutôt
de modulation de fréquence (FM).
Dans les deux cas, l'argument de la fonction cosinus n'est plus une fonction linéaire du temps. Mais dans la mesure où l'on définirait la phase comme l'argument de la fonction cosinus, une modulation de fréquence s'accompagnera nécessairement d'une modulation de phase. Comme on le devine, les concepts de modulation de phase et de fréquence sont strictement indissociables. C'est pourquoi on utilisera le terme général de modulation angulaire.
En conséquence de la modulation de la phase, les passages par 0 de la fonction ne sont plus équidistants; par contre, l'enveloppe reste constante. La figure 3.11 montre un signal modulant original et les signaux modulés respectivement en amplitude, en phase et en fréquence.