Les systèmes de télévision offrent des exemples simples et instructifs de codage de mots par blocs. En télévision numérique, le codage de source, c'est-à-dire le codage numérique des informations de couleur et de son, préalable à tout système d'émission, est régi par la norme MPEG-2.
Cette forme définit plusieurs niveaux de qualité par l'entremise, entre autres, de la résolution des échantillonnages de la luminance et des deux signaux de chrominance. Le format le plus courant, format 4:2:2, consiste garder tous les échantillons de luminance mais seulement un échantillon sur deux pour les chrominances.
Les deux composantes de chrominance ont des valeurs analogiques de tension comprises entre -0,5 [V] et +0,5 [V]. Ces niveaux sont quantifiés par codage PCM pour aboutir à des valeurs comprises entre 16 et 240, 128 étant le niveau 0 [V]. Le tableau 8.1 reprend ces 3 niveaux de chrominance et leur adjoint leur équivalent quantifié.
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Le passage entre la deuxième colonne et la troisième colonne revient à générer implicitement un code affecté aux mots de 8 bits, appelés octets, représentant les niveaux. Grâce à cette écriture, on remarque que les octets qui codent des amplitudes supérieures ou égales à 0 débutent par un bit de poids fort (MSB, Most Significant Bit) égal à 1, tandis que les octets qui codent les niveaux inférieurs à 0 ont 0 comme MSB.
En télévision numérique de couleur au standard 4 : 2 : 2, chaque ligne active de la composante de luminance est encadrée d'un délimiteur de début de ligne (start) et de fin de ligne (stop). Ces délimiteurs comportent un octet XY formé de deux demi-octets X et Y. Le quartet X est de la forme X = (1, F, V, H). Le bit F définit le numéro de la trame en cours; le bit V précise le type de ligne (active ou de suppression). Le bit H précise si le délimiteur est start ou stop. Le quartet Y a pour but de sécuriser la transmission du quartet X en permettant de corriger les erreurs simples et de détecter les erreurs doubles sur le triplet FVH. Pour ce faire, Y = P1P2P3P4 est défini comme suit
P1 | = | V ![]() ![]() |
P2 | = | V ![]() |
P3 | = | F ![]() |
P4 | = | V ![]() |
V | H | V ![]() |
0 | 0 | 0 |
0 | 1 | 1 |
1 | 0 | 1 |
1 | 1 | 0 |
À partir de cette table de vérité et sachant que l'addition modulo 2 est distributive, on peut établir la valeur du bit P1 du quartet Y. Les résultats sont repris dans le tableau 8.2.
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En scrutant ces deux tableaux, on remarque que les quatre bits de Y sont à 1 lorsqu'un nombre impair de variables est à 1. À la réception, en rajoutant les bits de Y aux variables qui les engendrent, on doit obtenir un nombre pair de 1.
En conséquence, les bits apparaissent comme des bits de parité, ce qui permet de définir le quartet Y = P1P2P3P4, comme un mot de code de parité. Dans ces conditions, l'assemblage du mot message m = (F, V, H), longueur k = 3 bits, et du mot parité p = (P1, P2, P3, P4), de longueur r = 4 bits, forme un ensemble dit mot de code par blocs ou mot codé par bloc c = (P1, P2, P3, P4| F, V, H), de longueur n = 7 bits.
Si une erreur se glisse lors de la transmission, donnant lieu à l'émission d'un bit erroné sur F, V ou H, elle sera facilement détectée en réception en recalculant les bits de parité sur les valeurs de F, V, H reçues et en les comparant aux bits de parité reçus.
L'utilisation d'un seul bit de parité permettrait de constater la présence d'une erreur en transmission, mais ne permettrait pas de localiser le bit erroné. C'est pourquoi on est amené à transmettre un nombre relativement élevé de bits de parité (4 bits ici pour un message de 3 bits!).
Dans un tel type de code, les bits du message sont transmis tels quels, précédés ou suivis du bloc des bits de parité, si bien qu'on parle de code systématique.