Si l'équation de FRIIS a le mérite de conduire à la détermination de l'affaiblissement en espace libre et en l'absence de tout obstacle, la pratique se révèle tout autre. L'effet majeur dont il faut tenir compte à basse fréquence est la présence du sol; elle contribue à la présence d'une onde réfléchie dont les caractéristiques sont déterminées par la nature du sol. Le schéma de la figure 9.18 illustre le principe.
L'onde reçue au niveau de l'antenne réceptrice se compose donc de l'onde de trajet direct et d'une onde réfléchie au sol. Considérer le sol comme un conducteur électrique parfait permettrait d'appliquer la méthode des images. Mais la terre est loin d'être un conducteur électrique parfait. En conséquence, une onde est réfractée vers l'intérieur de la terre et le rayon d'incidence diffère du rayon réfléchi. De plus, le champ électrique ne s'annulle pas totalement à la surface de la terre, d'où le fait que le champ électrique parallèle à la terre ne subira pas une inversion totale de polarité.
Outre les effets du sol, il convient de considérer les effets suivants:
Il existe de très nombreux modèles déterminant le bilan de puissance pour les hautes fréquences. Ceux-ci sont exprimés en fonction de paramètres statistiques permettant de tenir compte de l'évolution de la température par exemple, ou de la présence d'obstacles en mouvement.
Pour comprendre comment la présence d'un obstacle affecte le bilan de liaison, considérons l'exemple très simple tel que dessiné à la figure 9.22.
On émet un signal x(t). Le signal réceptionné est la somme de deux signaux
y(t) = a1x(t - ![]() ![]() |
(9.25) |
La somme se compose d'un terme dû au trajet direct; le second est
le résultat de la réflexion. Supposons que l'atténuation de l'onde
soit de type
e-d, avec d la distance parcourue, dans
le milieu considéré. Le déphasage temporel est lui lié à la distance
et à la vitesse v de propagation dans le milieu:
=
.
En fréquentiel, le signal y(t) s'écrit, en supposant une réflexion
totale de l'onde,
![]() |
= | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
(9.26) |
= | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
(9.27) | |
= | ![]() ![]() ![]() |
(9.28) |
(f ) représente la fonction de transfert d'un canal idéal.
Dans le cas d'une communication en espace libre, c'est l'équation
de FRIIS qui fournit l'amplitude de ce terme. Le facteur
multiplicatif
(f ) est quant à lui dû à la réflexion.
Son module vaut
![]() |
= | ![]() |
|
= | ![]() |
(9.29) |
Dans certaines situations, la phase de l'onde réfléchie concorde avec la phase de l'onde directe, auquel cas le facteur multiplicatif ajoute jusqu'à 6 [dB] au bilan de liaison. Pour certaines valeurs d2 - d1, l'opposition des phases des ondes réceptionnées se traduit par une perte significative de puissance. Le phénomène est illustré à la figure 9.23.
![]() |
Les communications mobiles sont particulièrement sensibles au multitrajet. Ainsi, un récepteur qui s'éloigne de la source captera un signal dont le niveau de puissance pourrait être insuffisant à certains moments.
En pratique, on s'assure un confort d'écoute suffisant en garantissant une marge de puissance supplémentaire, appelée parfois marge de RAYLEIGH, valable pour un certain pourcentage de l'éloignement d1, en fonction de la distribution des évanouissements rencontrés.
La radiodiffusion sonore s'effectue soit sous forme analogique par modulation d'amplitude ou par fréquences, soit sous forme numérique selon la norme DAB (Digital Audio Broadcasting).
La radiodiffusion sonore à modulation d'amplitude A3 se fait dans trois bandes de fréquences9.3 couramment appelées
Elle se pratique en Europe dans la bande 87,5 à 108 [MHz]. Cette
bande est divisée en canaux espacés de 300 [kHz]. La déviation
de fréquence maximale autorisée est de 75 [kHz] et l'on applique
une préaccentuation de 6 [dB] par octave au-dessus de 2,12 [kHz],
correspondant à une constante de temps de 75 [s].
Les émetteurs utilisent des antennes de type réseau vertical à rayonnement transversal destinés à obtenir un diagramme de rayonnement omnidirectionnel, mais à forte directivité dans le plan vertical. La puissance isotrope rayonnée équivalente (PIRE), produit de la puissance fournie à l'antenne par le gain de celle-ci, va de quelques dizaines de [W] à quelques [kW] selon le type de station.
Le niveau de champ requis en 50 % des endroits pendant plus de 50 %
du temps varie de 50 [V/m] à 3 [mV/m] selon le type de
région et la qualité du service que l'on désire assurer. Les récepteurs
ont en général une sensibilité de quelques [
V/m]; ils sont
à une seule transposition de fréquence, la fréquence intermédiaire
étant universellement prise égale à 10,7 [MHz].
À titre d'exemple de modulation en cascade et de spectre composite, voici comment on procède pour transmettre un signal stéréophonique en modulation FM. Cette transmission de deux signaux acoustiques G (canal de gauche) et D (canal de droite) doit rester compatible avec les récepteurs équipés pour la monophonie et ne pourrait guère en affecter la qualité de réception. La méthode choisie consiste à moduler la porteuse en fréquence par le spectre composite représenté à la figure 9.24.
Le signal principal restant dans la bande audible est la somme (G+D); la différence (G-D) est transposée dans la bande 23-53 [kHz] par modulation d'amplitude à deux bandes latérales et porteuse supprimée. Au lieu de transmettre cette sous-porteuse de 38 [kHz], on transmet une sous-porteuse pilote de fréquence moitié, soit 19 [kHz], ayant ses passages à zéro en même temps que la sous-porteuse fictive. Comme la sous-porteuse et les deux bandes latérales sont inaudibles, le système est compatible avec les récepteurs monophoniques. Dans les récepteurs stéréophoniques, on doit, après le discriminateur, acquérir la sous-porteuse pilote à l'aide d'un filtre sélectif ou d'une boucle à verrouillage de phase, en doubler la fréquence, démoduler les sous-bandes latérales (G-D) et reconstituer les signaux G et D. La sous-porteuse pilote ne peut, si elle appliquée seule, provoquer une déviation de fréquence supérieure à 7,5 [kHz].
L'introduction de la diffusion de données en radio en modulation de fréquence par le système RDS (Radio Data System) a donné récemment une certaine impulsion à la réception FM, avant la généralisation de normes numériques. Le canal de données utilisé par le RDS permet au récepteur de trouver, entre autres, des fréquences alternatives lorsque l'autoradio sort du domaine de la station sur laquelle il est syntonisé, de recevoir des informations routières ou de synchroniser une montre.
Les données sont transmises par modulation d'amplitude à deux bandes latérales à porteuse supprimée. La sous-porteuse auxiliaire de 57 [kHz] est synchronisée en phase ou en phase inverse avec la troisième harmonique de la fréquence pilote. Les données sont transmises avec un débit de 1187,5 [b/s] après mise en forme du signal en bande de base.