Si la téléphonie mobile se banalise aujourd'hui, on le doit à la conjonction de l'avènement du numérique, à l'accroissement des performances des semi-conducteurs et à un effort soutenu de standardisation.
Au début des années 50, aux États-Unis, la compagnie Bell Telephone offre, à ses abonnés, un accès à un réseau radio-téléphonique (analogique). On peut ainsi appeler un utilisateur mobile à partir d'un appareil fixe11.1. Bien qu'au début, celui-ci ne pouvait accueillir qu'un nombre restreint d'utilisateurs, les techniques n'ont cessé de se perfectionner afin d'améliorer les performances tout en garantissant une économie de bande passante. C'est ainsi qu'en 1971, cette même compagnie propose le système ``Advanced Mobile Phone Service'' (téléphonie de deuxième génération) qui met en oeuvre le concept cellulaire. En 1982, ce système devient le standart unique de radiotéléphone en Amérique du Nord.
En 1982 également, le Groupe Spécial Mobile, appelé GSM11.2, est créé par la Conférence Européenne des administrations des Postes et Télécommuncations (CEP) afin d'élaborer les normes de communications mobiles pour l'Europe dans la bande de 890 à 915 [MHz] pour l'émission des stations mobiles et 935 à 960 [MHZ] pour l'émission des stations fixes.
Ainsi, en 1987, le groupe GSM fixe les choix technologiques relatifs à l'usage des télécommunications mobiles: transmission numérique, multiplexage temporel des canaux radio, chiffrement des informations ainsi qu'un nouveau codage de la parole. Il faut attendre 1991 pour que la première communication expérimentale par GSM ait lieu. Au passage, le sigle GSM change de signification et devient Global System for Mobile communications et les spécifications sont adaptées pour des systèmes fonctionnant dans la bande des 1800 [MHz].
En Belgique, c'est en 1994 que le premier réseau GSM (proximus) est déployé; Mobistar viendra plus tard. Aujourd'hui, le nombre de numéros attribués pour des communications GSM dépasse largement le nombre de numéros dédiés à des lignes fixes et cette tendance se poursuit.
Tel quel, le réseau GSM est adéquat pour les communications téléphoniques de parole. En effet, il s'agit principalement d'un réseau commuté, à l'instar des lignes ``fixes'' et constitués de circuits, c'est-à-dire de ressources allouées pour la totalité de la durée de la conversation. Il ne convenait guère pour la transmission de données et c'est pourquoi les évolutions récentes ont visé à accroître la capacité des réseaux en termes de débit mais aussi la possibilité sans nécessité l'établissement préalable d'un circuit.
Pour dépasser la borne des 14, 4 [kb/s], débit nominal d'un canal téléphonique basculé en mode de transmission de données, l'Institut européen de normalisation des télécommunications (ETSI) a défini un nouveau service de données en mode paquet: le General Packet Radio Service (GPRS) qui permet l'envoi de données à un débit de 115 [kb/s] par mise en commun de plusieurs canaux. Certains prétendent que le GSM prépare l'arrivée de la téléphonie de troisième génération, appelée Universal Mobile Telecommunications System (UMTS), qui permettra d'atteindre un débit de 2 [Mb/s]. Mais à part l'octroi des licences, aucun signe ne vient renforcer cette hypothèse. D'autant que tous les éléments du réseau UMTS sont incompatibles avec ceux du GSM et que les opérateurs se verraient contraints de procéder à d'énormes investissements pour des applications en devenir.