Sous-sections
Les réseaux de première génération possédaient des cellules de grande
taille (50 [km] de rayon) au centre desquelles se situait une
station de base (antenne d'émission). Au tout début, ce système allouait
une bande de fréquences de manière statique à chaque utilisateur qui
se trouvait dans la cellule qu'il en ait besoin ou non. Ce système
ne permettait donc de fournir un service qu'à un nombre d'utilisateurs
égal au nombre de bandes de fréquences disponibles. La première amélioration
consista à allouer un canal à un utilisateur uniquement à partir du
moment où celui-ci en avait besoin permettant ainsi d'augmenter le
nombre d'abonnés. Mais ce système nécessitait toujours des stations
mobiles de puissances d'émission importantes (8 [W]) et donc des
appareils mobiles de taille et de poids conséquents. De plus, afin
d'éviter les interférences, deux cellules adjacentes ne peuvent pas
utiliser les mêmes fréquences. Cette organisation du réseau utilise
donc le spectre fréquentiel d'une manière sous-optimale.
C'est pour résoudre ces différents problèmes qu'est apparu le concept
de cellule. Le principe de ce système est de diviser le territoire
en de petites zones, appelées cellules, et de partager les
fréquences radio entre celles-ci. Ainsi, chaque cellule est constituée
d'une station de base (reliée au Réseau Téléphonique Commuté, RTC)
à laquelle on associe un certain nombre de fréquences. Comme précédemment,
ces fréquences ne peuvent pas être utilisées dans les cellules adjacentes
afin d'éviter les interférences11.3. Ainsi, on définit des motifs, appelés motifs ou clusters,
constitués de plusieurs cellules, dans lesquels chaque fréquence est
utilisée une seule fois. À titre d'exemple, on peut se référer à la
figure 11.1.
Figure 11.1:
Figure représentant un motif élémentaire (à gauche) et un ensemble
de motifs dans un réseau (à droite).
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Graphiquement, on représente une cellule par un hexagone car cette
forme approche celle d'un cercle. Cependant, en fonction de la nature
du terrain et des constructions, les cellules n'ont pas une forme
circulaire. De plus, afin de permettre à un utilisateur passant d'une
cellule à une autre de garder sa communication, il est nécessaire
que les zones de couverture se recouvrent de 10 à 15%.
Pour éviter les interférences entre cellules utilisant les mêmes fréquences,
il est également possible d'asservir la puissance d'émission de la
station de base en fonction de la distance qui la sépare de l'utilisateur.
Le même processus du contrôle de la puissance d'émission est également
appliqué en sens inverse. En effet, pour diminuer la consommation
d'énergie des mobiles et ainsi augmenter leur autonomie, leur puissance
d'émission est calculée en fonction de leur distance à la station
de base.
Un cellule se caractérise:
- par sa puissance d'émission -ce qui se traduit par une zone de couverture
à l'intérieur de laquelle le niveau du champ électrique est supérieur
à un seuil déterminé-,
- par la fréquence de porteuse utilisée pour l'émission radio-électrique
et
- par le réseau auquel elle est interconnectée.
Il faut noter que la taille des cellules n'est pas la même sur tout
le territoire. En effet, celle-ci dépend:
- du nombre d'utilisateurs potentiels dans la zone,
- de la configuration du terrain (plateau, montagnes, ...),
- de la nature des constructions (maisons, pavillons, immeubles en béton, ...)
et
- de la localisation (rurale, suburbaine ou urbaine).
Ainsi, dans une zone rurale où le nombre d'abonnés est faible et le
terrain relativement plat, les cellules seront plus grandes qu'en
ville où le nombre d'utilisateurs est très important sur une petite
zone et où l'atténuation due aux bâtiments est forte. Un opérateur
devra donc tenir compte des contraintes du relief topographique et
des contraintes urbanistiques pour dimensionner les cellules de son
réseau. On distingue pour cela quatre services principaux:
- Le service ``Outdoor'' qui indique les conditions nécessaires
pour le bon déroulement d'une communication en extérieur.
- Le service ``Incar'' qui tient compte des utilisateurs
se trouvant dans une voiture. On ajoute typiquement une marge supplémentaire
de 6 [dB] dans le bilan de puissance pour en tenir compte.
- Le service ``Indoor'' qui permet le bon déroulement des
communications à l'intérieur des bâtiments. Cette catégorie de service
se subdivise encore en deux:
- le ``Soft Indoor'' lorsque l'utilisateur se trouve juste
derrière la façade d'un bâtiment et
- le ``Deep Indoor'' lorsqu'il se trouve plus à l'intérieur.
Typiquement, on considère qu'il faut tenir compte de 10 [dB] d'atténuation
supplémentaire pour le Soft Indoor et de 20 [dB]
pour Deep Indoor à
900 [MHz].
Par rapport au système de première génération, les cellules étant
de taille plus petite, la puissance d'émission est plus faible et
le nombre d'utilisateurs peut être augmenté pour une même zone géographique.
C'est grâce au principe de ré-utilisation des fréquences qu'un opérateur
peut augmenter la capacité de son réseau. En effet, il lui
suffit de découper une cellule en plusieurs cellules plus petites
et de gérer son plan de fréquences pour éviter toute interférence.
Il y a toute une nomenclature spécifique pour classer les cellules
en fonction de leur taille (macro, micro, pico, etc).
Définition 50
[Capacité] La capacité est le trafic maximum que
peut écouler une cellule en fonction du nombre de fréquences qui lui
sont attribuées, le trafic étant fonction du nombre moyen de personnes
qui communiquent et de la durée moyenne d'une communication.
Étant donné que, dans un réseau, une même fréquence est réutilisée
plusieurs fois, il est nécessaire d'évaluer la distance minimum qui
doit séparer deux cellules utilisant la même fréquence pour qu'aucun
phénomène perturbateur n'intervienne. En calculant le rapport
entre la puissance de la porteuse et celle du bruit, il est possible
d'estimer cette distance.
Dans une cellule, un mobile reçoit à la fois le message utile (dont
la puissance vaut C) qui lui est destiné et un certain nombre de
signaux perturbateurs. La connaissance du rapport entre ces puissances,
nous permettra de connaître la qualité de la communication.
Pour commencer, il est nécessaire d'identifier les différents signaux
perturbateurs. On peut les subdiviser en deux classes:
- Les interférences de puissance totale I qui sont dues aux signaux
émis par les autres stations. On peut distinguer :
- Les interférences co-channel qui sont dues aux signaux
émis par les autres stations de base utilisant la même fréquence.
- Les interférences de canaux adjacents dues aux signaux émis par les
stations de base utilisant des fréquences voisines.
- Le bruit, de puissance N, provenant principalement du bruit de fond
du récepteur.
Dès lors, c'est le rapport
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(11.1) |
qui permet d'évaluer la qualité de la communication ainsi que la
distance de réutilisation des fréquences.
Notes
- ... interférences11.3
- En pratique, une distance minimale de deux cellules séparent deux
cellules utilisant la même fréquence.
Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2004-06-11