Sous-sections
Le canal d'une communication avec un mobile est changeant et sujet
à perturbations. Plusieurs mécanismes sont donc mis en oeuvre
pour réduire l'impact des interférences.
Pour protéger les canaux d'une source radio parasite, la fréquence
porteuse utilisée pour transmettre une salve de données fluctue au
cours du temps. C'est le principe du saut de fréquence ou du Frequency
Hopping (FH); il est illustré
à la figure 11.5. Ainsi, si à un moment déterminé,
une bande de fréquences est sujette à fortes perturbations, seule
une petite quantité de données sera perturbée.
Figure 11.5:
Principe du saut de fréquence (d'après [13, page 169]).
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La norme GSM définit un parcours de fréquence cyclique ou pseudo-aléatoire,
comprenant au plus 64 fréquences porteuses. Habituellement, un
algorithme standardisé génère une suite pseudo-aléatoire de nombres
si compris dans une liste de N fréquences disponibles pour
les sauts.
La configuration des sauts se fait au moyen de paramètres tels que:
- le Cell Allocation (CA), la liste des numéros
des fréquences utilisées dans une cellule,
- le Mobile Allocation (MA), la liste des numéros
des fréquences disponibles pour les sauts11.5,
- le Hopping Sequence Number (HSN), une valeur
comprise entre 0 et 63, servant à initialiser le générateur
pseudo-aléatoire,
- le Mobile Allocation Index Offset (MAIO),
une valeur comprise entre 0 et 63 qui identique quel décalage
doit être utilisé. Cette valeur de décalage est convenue à l'initialisation
de l'appel et elle diffère d'un mobile à l'autre.
L'opérateur choisit le nombre de fréquences à prendre pour chaque
numéro de slot. Néanmoins, il doit tenir compte de la nécessité d'un
mobile entrant dans le réseau de pouvoir communiquer. Pour cela, on
fige la fréquence porteuse de certains slots dans le sens de
la station de base vers le mobile. Ce canal a pour fonction essentielle
de permettre au mobile de se rattacher à la station de base la plus
favorable. Il s'agit par exemple du slot 0 pour lequel on
fige une fréquence et on n'autorise le saut que sur 3 fréquences (pour
les appels en cours sur le slot 0) au lieu de 4 pour les
autres slots.
Signalons que la norme ne permet pas de passer de la bande
900 [MHz]
à la bande
1800 [MHz] pour effectuer le saut de fréquence.
Pour permettre le basculement d'un mobile du mode réception en mode
émission, la norme GSM prévoit un décalage de 3 slots. Plus précisément,
le mobile émet des informations 3 slots après réception des signaux
envoyés par la station de base.
Malgré tout, les informations envoyées par les différents mobiles
autour d'une même fréquence porteuse entre en collision au droit de
la station de base si la distance entre les mobiles et l'antenne est
fort différente d'un mobile à l'autre. Pour éviter des collisions,
certains mobiles (les plus distants) doivent avancer le moment de
l'envoi. La durée de l'avance temporelle de l'envoi est appelée Timing
Advance (TA). Elle est fournie dynamiquement par la station
de base.
Pour protéger les informations des erreurs qui peuvent se produire
lors des communications radio et ainsi réduire le taux d'erreur sur
bit, trois techniques de codage sont appliqués:
- Un codage en bloc qui ajoute un bit de parité
au bloc et qui permet la détection d'un nombre impair d'erreurs.
- Un codage récurent (algorithme de VITERBI).
L'information n'est plus sectionnée en parties indépendantes mais
certains bits de redondance sont placés régulièrement dans le code.
- On effectue également un entrelacement par blocs de 464 bits. Cet
entrelacement consiste à répartir les blocs selon une méthode définie.
Ainsi, si la suite de bits envoyée à un certain moment possède une
partie altérée, cette altération se reportera un petit peu sur un
grand nombre de blocs plutôt que sur la totalité d'un bloc.
Notes
- ... sauts11.5
- Il y en a au maximum 64.
Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2004-06-11