5.2.1 Modulation d'amplitude classique

Considérons la porteuse sinusoïdale c(t) définie par

c(t) = Accos$\displaystyle \left(\vphantom{2\pi f_{c}t}\right.$2$\displaystyle \pi$fct$\displaystyle \left.\vphantom{2\pi f_{c}t}\right)$ (5.5)

pour laquelle nous avons pris le choix d'une phase de référence arbitrairement nulle ( $ \phi_{{c}}^{}$ = 0). Soit m(t) le signal en bande de base représentant le message, c'est-à-dire l'information que l'on désire transmettre. On suppose, a priori, que le système générant la porteuse c(t) est totalement indépendant du message m(t).

Définition 29   La modulation d'amplitude, dite modulation AM pour Amplitude Modulation, est le processus par lequel l'amplitude de la porteuse c(t) varie linéairement avec le signal modulant m(t).

Après modulation, le signal modulé s(t) est décrit par la fonction
s(t) = Ac$\displaystyle \left(\vphantom{1+k_{a}m(t)}\right.$1 + kam(t)$\displaystyle \left.\vphantom{1+k_{a}m(t)}\right)$cos$\displaystyle \left(\vphantom{2\pi f_{c}t}\right.$2$\displaystyle \pi$fct$\displaystyle \left.\vphantom{2\pi f_{c}t}\right)$ (5.6)
  = Accos$\displaystyle \left(\vphantom{2\pi f_{c}t}\right.$2$\displaystyle \pi$fct$\displaystyle \left.\vphantom{2\pi f_{c}t}\right)$ + kaAcm(t)cos$\displaystyle \left(\vphantom{2\pi f_{c}t}\right.$2$\displaystyle \pi$fct$\displaystyle \left.\vphantom{2\pi f_{c}t}\right)$ (5.7)

L'amplitude instantanée est donc rendue proportionnelle au signal modulant, et vaut

A(t) = Ac$\displaystyle \left(\vphantom{1+k_{a}m(t)}\right.$1 + kam(t)$\displaystyle \left.\vphantom{1+k_{a}m(t)}\right)$ (5.8)

L'amplitude instantanée A(t) fluctue entre les limites Ac(1±ka) pour un signal modulant alternatif. La figure 5.2 illustre le procédé et montre respectivement la porteuse, le signal modulant normalisé et le signal modulé.

Figure 5.2: Illustration de la modulation d'amplitude classique.
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Dans la situation normale de la modulation d'amplitude, la fréquence porteuse est beaucoup plus grande que la fréquence maximale de la bande de base W; la modulation correspond donc à une variation lente de l'amplitude instantanée. La constante ka est appelée taux de modulation; elle doit rester inférieure à l'unité sous peine d'engendrer un effet de surmodulation tel qu'illustré à la figure 5.3.

Surmodulation. L'exemple d'un fonctionnement normal (figure 5.2) suppose que l'amplitude de kam(t) soit inférieure à l'unité, c'est-à-dire

$\displaystyle \forall$t$\displaystyle \left\vert\vphantom{k_{a}m(t)}\right.$kam(t)$\displaystyle \left.\vphantom{k_{a}m(t)}\right\vert$ < 1 (5.9)

ce qui se traduit par une amplitude instantanée de s(t) positive.

Figure 5.3: Surmodulation: (a) $ \left\vert\vphantom{k_{a}m(t)}\right.$kam(t)$ \left.\vphantom{k_{a}m(t)}\right\vert$ < 1, (b) $ \left\vert\vphantom{k_{a}m(t)}\right.$kam(t)$ \left.\vphantom{k_{a}m(t)}\right\vert$ > 1.
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La figure 5.3 illustre l'effet de surmodulation qui intervient lorsque le taux de modulation est trop grand, si bien que $ \left\vert\vphantom{k_{a}m(t)}\right.$kam(t)$ \left.\vphantom{k_{a}m(t)}\right\vert$ > 1 pour certaines valeurs de t. On voit naître un phénomène d'inversion de la phase de s(t) pour tout passage à zéro de la fonction 1 + kam(t). Le signal modulé s(t) présente alors ce qu'on appelle de la distorsion d'enveloppe.


Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2004-06-11