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6.4.4 Première phase: filtrage ou corrélation

Le signal de bruit n(t) est un processus de bruit blanc à moyenne nulle et de densité spectrale de puissance N0/2. On suppose que le récepteur connaît la forme des ondes reçues de sorte que son comportement a pu être optimisé en fonction de ces ondes. L'incertitude résulte de l'addition du bruit n(t). La fonction du récepteur consiste à détecter la nature de l'impulsion g(t) sur base du signal x(t).

Le filtre étant supposé linéaire, la sortie peut s'exprimer sous la forme

y(t) = gh(t) + nh(t) (6.14)

gh(t) et nh(t) représentent les contributions dues respectivement à g(t) et n(t). Le signal y(t) est illustré à la figure 6.7.

Figure 6.7: Signaux intervenant au cours de la démodulation d'un signal numérique en bande de base: le signal original, le signal à l'entrée du récepteur et le signal à la sortie du filtre.
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6.4.4.1 Filtre adapté

Une vue réaliste du problème consiste à exiger qu'à l'instant d'échantillonnage, la composante gh(t) soit la plus grande possible par rapport au bruit introduit par le canal, comme résultat du filtrage. Cela revient à choisir un filtre qui maximisera le rapport de puissance suivant

$\displaystyle \eta$ = $\displaystyle {\frac{{\left\vert g_{h}(T)\right\vert^{2}}}{{E\left\{ n_{h}^{2}(t)\right\} }}}$ (6.15)

$ \left\vert\vphantom{g_{h}(T)}\right.$gh(T)$ \left.\vphantom{g_{h}(T)}\right\vert^{{2}}_{}$ est la puissance instantanée du signal filtré à l'instant d'échantillonnage T et E$ \left\{\vphantom{ n_{h}^{2}(t)}\right.$nh2(t)$ \left.\vphantom{ n_{h}^{2}(t)}\right\}$ = $ \sigma_{{N}}^{{2}}$ mesure la puissance moyenne due au bruit à la sortie du filtre. Cherchons donc à effectuer un choix judicieux du filtre h(t).

Après de longs calculs, on montre que la valeur maximale vaut

$\displaystyle \eta_{{\max}}^{}$ = $\displaystyle {\frac{{2}}{{N_{0}}}}$$\displaystyle \int_{{-\infty}}^{{+\infty}}$$\displaystyle \left\Vert\vphantom{ \mathcal{G}(f)}\right.$$\displaystyle \mathcal {G}$(f )$\displaystyle \left.\vphantom{ \mathcal{G}(f)}\right\Vert^{{2}}_{}$df = $\displaystyle {\frac{{2E_{b}}}{{N_{0}}}}$ (6.16)

où l'on a défini l'énergie du signal d'entrée par

Définition 40   [Énergie du signal]

Eb = $\displaystyle \int_{{-\infty}}^{{+\infty}}$$\displaystyle \left\Vert\vphantom{ \mathcal{G}(f)}\right.$$\displaystyle \mathcal {G}$(f )$\displaystyle \left.\vphantom{ \mathcal{G}(f)}\right\Vert^{{2}}_{}$df = $\displaystyle \int_{{0}}^{{T}}$$\displaystyle \left\vert\vphantom{g(t)}\right.$g(t)$\displaystyle \left.\vphantom{g(t)}\right\vert^{{2}}_{}$dt (6.17)

cette dernière relation résultant du théorème de RAYLEIGH.

En d'autres termes, le rapport signal à bruit au moment de l'échantillonnage est fonction de l'énergie du signal d'entrée et de la puissance du bruit additif; la forme d'onde n'intervient pas directement mais bien son énergie.

6.4.4.2 Propriétés du filtre adapté

Par contre, pour avoir le maximum correspondant à l'égalité, on a supposé que le filtre optimal correspond à

hopt(t) = $\displaystyle \left\{\vphantom{ \begin{array}{cc} kg(T-t) & 0\leq t\leq T\\  0 & \textrm{ailleurs}\end{array}}\right.$$\displaystyle \begin{array}{cc} kg(T-t) & 0\leq t\leq T\\  0 & \textrm{ailleurs}\end{array}$ (6.18)

À une amplitude près, le filtre optimal, appelé filtre adapté, correspond à l'onde de mise en forme retournée sur la période T.

6.4.4.3 Implémentation du filtre adapté

En pratique, on dispose de plusieurs moyens de réaliser le filtre adapté:

  1. Par convolution. C'est l'implémentation directe de la formule de filtrage

    y(t) = $\displaystyle \int_{{-\infty}}^{{+\infty}}$x($\displaystyle \tau$)h(t - $\displaystyle \tau$)d$\displaystyle \tau$ (6.19)

    On échantillonne ce signal à l'instant t = T pour obtenir la valeur y[T].
  2. Par corrélation. Considérons l'expression de y(t)

    y(t) = $\displaystyle \int_{{-\infty}}^{{+\infty}}$x($\displaystyle \tau$)g(T - t + $\displaystyle \tau$)d$\displaystyle \tau$ (6.20)

    à partir de quoi

    y[T] = $\displaystyle \int_{{0}}^{{T}}$x($\displaystyle \tau$)g($\displaystyle \tau$)d$\displaystyle \tau$ (6.21)

    Par faciliter les calculs, on préfère le signal

    z(t) = $\displaystyle \int_{{0}}^{{t}}$x($\displaystyle \tau$)g($\displaystyle \tau$)d$\displaystyle \tau$ (6.22)

    En t = T, les deux signaux sont égaux même si ailleurs y(t) $ \neq$ z(t). Cela importe peu car c'est la valeur au droit de l'échantillonnage qui nous intéresse.
  3. Par intégration. Dans le cas particulier d'un fonction g(t) = 1 sur [0, T], la formule de z(t) se réduit à

    z(t) = $\displaystyle \int_{{0}}^{{t}}$x($\displaystyle \tau$)d$\displaystyle \tau$ (6.23)

    Il s'agit donc d'un simple intégrateur qu'on échantillonnera en t = T.
    Quand l'allure de l'onde de mise en forme s'y prête, l'intégrateur est souvent choisi pour l'implémentation. Il convient néanmoins de remarquer que l'intégrateur doit être remis à 0 après chaque échantillonnage sous peine d'une dérive de la valeur de z(t).


Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2004-06-11