Sous-sections
Le signal de bruit n(t) est un processus de bruit blanc à moyenne
nulle et de densité spectrale de puissance N0/2. On suppose
que le récepteur connaît la forme des ondes reçues de sorte que son
comportement a pu être optimisé en fonction de ces ondes. L'incertitude
résulte de l'addition du bruit n(t). La fonction du récepteur consiste
à détecter la nature de l'impulsion g(t) sur base du signal x(t).
Le filtre étant supposé linéaire, la sortie peut s'exprimer sous la
forme
y(t) = gh(t) + nh(t) |
(7.68) |
où gh(t) et nh(t) représentent les contributions dues
respectivement à g(t) et n(t). Le signal y(t) est illustré
à la figure 7.7.
Figure 7.7:
Signaux intervenant au cours de la démodulation d'un signal numérique
en bande de base: le signal original, le signal à l'entrée du récepteur
et le signal à la sortie du filtre.
|
Une vue réaliste du problème consiste à exiger qu'à l'instant d'échantillonnage,
la composante gh(t) soit la plus grande possible par rapport
au bruit introduit par le canal, comme résultat du filtrage. Cela
revient à choisir un filtre qui maximisera le rapport de puissance
suivant
=  |
(7.69) |
où
gh(T)
est la puissance instantanée
du signal filtré à l'instant d'échantillonnage T et
E
nh2(t)
=
mesure la puissance moyenne due au bruit à la sortie du filtre. Cherchons
donc à effectuer un choix judicieux du filtre h(t).
Comme
gh(t) =  (f ) (f )e2 jftdf |
(7.70) |
le numérateur de
vaut
gh(T) =   (f ) (f )e2 jfTdf |
(7.71) |
Il reste à déterminer le dénominateur de
: la puissance de
bruit. On sait que
par application du théorème de WIENER-KINTCHINE.
Dès lors
E nh2(t) |
= |
 (f )df |
(7.73) |
|
= |
   (f ) df |
(7.74) |
L'inégalité de SCHWARZ établit que si
et
alors
  (x) (x)dx   (x) dx  (x) dx |
(7.77) |
Par ailleurs, l'égalité tient à la condition que
(x) = k (x) |
(7.78) |
Dans le cas présent,
  (f ) (f )e2 jfTdf   (f ) df  (f ) df |
(7.79) |
Le rapport à maximiser
=  |
(7.80) |
devient donc
D'où la valeur maximale
où l'on a défini l'énergie du signal d'entrée
par
cette dernière relation résultant du théorème de RAYLEIGH.
En d'autres termes, le rapport signal à bruit au moment de l'échantillonnage
est fonction de l'énergie du signal d'entrée et de la puissance du
bruit additif; la forme d'onde n'intervient pas directement mais bien
son énergie.
Par contre, pour avoir le maximum correspondant à l'égalité, on a
supposé que (cf. relation 7.78)
opt(f )= k *(f )e-2 jfT |
(7.84) |
et donc
hopt(t) = k *(f )e-2 jf(T-t)df |
(7.85) |
Comme pour un signal réel g(t),
*(f )=
(- f ),
on a
hopt(t) |
= |
k (- f )e-2 jf(T-t)df |
(7.86) |
|
= |
kg(T - t) |
(7.87) |
On peut donc écrire le filtre optimal par
hopt(t) =   |
(7.88) |
À une amplitude près, le filtre optimal, appelé filtre adapté,
correspond à l'onde de mise en forme retournée sur la période T.
En pratique, on dispose de plusieurs moyens de réaliser le filtre
adapté:
- Par convolution. C'est l'implémentation directe de la formule
de filtrage
y(t) = x( )h(t - )d |
(7.89) |
On échantillonne ce signal à l'instant t = T pour obtenir la valeur
y[T].
- Par corrélation. Considérons l'expression de y(t)
y(t) = x( )g(T - t + )d |
(7.90) |
à partir de quoi
Par faciliter les calculs, on préfère le signal
En t = T, les deux signaux sont égaux même si ailleurs
y(t)
z(t).
Cela importe peu car c'est la valeur au droit de l'échantillonnage
qui nous intéresse.
- Par intégration. Dans le cas particulier d'un fonction g(t) = 1
sur [0, T], la formule de z(t) se réduit à
Il s'agit donc d'un simple intégrateur qu'on échantillonnera
en t = T.
Quand l'allure de l'onde de mise en forme s'y prête, l'intégrateur
est souvent choisi pour l'implémentation. Il convient néanmoins de
remarquer que l'intégrateur doit être remis à 0 après chaque échantillonnage
sous peine d'une dérive de la valeur de z(t).
Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2005-03-11