Sous-sections
Les réseaux de première génération possédaient des cellules de grande
taille (50 [km] de rayon) au centre desquelles se situait une
station de base (antenne d'émission). Au tout début, ce système allouait
une bande de fréquences de manière statique à chaque utilisateur qui
se trouvait dans la cellule qu'il en ait besoin ou non. Ce système
ne permettait donc de fournir un service qu'à un nombre d'utilisateurs
égal au nombre de bandes de fréquences disponibles. La première amélioration
consista à allouer un canal à un utilisateur uniquement à partir du
moment où celui-ci en avait besoin permettant ainsi d'augmenter ``statistiquement''
le nombre d'abonnés, étant entendu que tout le monde ne téléphone
pas en même temps. Mais ce système nécessitait toujours des stations
mobiles de puissance d'émission importante (8 [W]) et donc des
appareils mobiles de taille et de poids conséquents. De plus, afin
d'éviter les interférences, deux cellules adjacentes ne peuvent pas
utiliser les mêmes fréquences. Cette organisation du réseau utilise
donc le spectre fréquentiel d'une manière sous-optimale.
C'est pour résoudre ces différents problèmes qu'est apparu le concept
de cellule. Le principe de ce système est de
diviser le territoire en de petites zones, appelées cellules,
et de partager les fréquences radio entre celles-ci. Ainsi, chaque
cellule est constituée d'une station de base (reliée au Réseau Téléphonique
Commuté, RTC) à laquelle on associe un certain nombre
de canaux de fréquences à bande étroite, sommairement nommés fréquences.
Comme précédemment, ces fréquences ne peuvent pas être utilisées dans
les cellules adjacentes afin d'éviter les interférences9.3. Ainsi, on définit des motifs, aussi appelés clusters,
constitués de plusieurs cellules, dans lesquels chaque fréquence est
utilisée une seule fois. La figure 9.1 montre
un tel motif, en guise d'exemple.
Figure 9.1:
Figure représentant un motif élémentaire (à gauche) et un ensemble
de motifs dans un réseau (à droite).
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Graphiquement, on représente une cellule par un hexagone car cette
forme approche celle d'un cercle. Cependant, en fonction de la nature
du terrain et des constructions, les cellules n'ont pas une forme
circulaire. De plus, afin de permettre à un utilisateur passant d'une
cellule à une autre de garder sa communication, il est nécessaire
que les zones de couverture se recouvrent de 10 à 15%, ce qui
renforce la contrainte de ne pas avoir une même bande de fréquences
dans deux cellules voisines.
Pour éviter les interférences à plus grande distance entre cellules
utilisant les mêmes fréquences, il est également possible d'asservir
la puissance d'émission de la station de base en fonction de la distance
qui la sépare de l'utilisateur. Le même processus du contrôle de la
puissance d'émission est également appliqué en sens inverse. En effet,
pour diminuer la consommation d'énergie des mobiles et ainsi augmenter
leur autonomie, leur puissance d'émission est calculée en fonction
de leur distance à la station de base. Grâce à des mesures permanentes
entre un téléphone mobile et une station de base, les puissances d'émission
sont régulées en permanence pour garantir une qualité adéquate pour
une puissance minimale.
En résumé, une cellule se caractérise:
- par sa puissance d'émission nominale9.4 -ce qui se traduit par une zone de couverture à l'intérieur de laquelle
le niveau du champ électrique est supérieur à un seuil déterminé-,
- par la fréquence de porteuse utilisée pour l'émission radio-électrique
et
- par le réseau auquel elle est interconnectée.
Il faut noter que la taille des cellules n'est pas la même sur tout
le territoire. En effet, celle-ci dépend:
- du nombre d'utilisateurs potentiels dans la zone,
- de la configuration du terrain (relief géographique, présence d'immeubles, ...),
- de la nature des constructions (maisons, buildings, immeubles en béton, ...)
et
- de la localisation (rurale, suburbaine ou urbaine) et donc de la densité
des constructions.
Ainsi, dans une zone rurale où le nombre d'abonnés est faible et le
terrain relativement plat, les cellules seront plus grandes qu'en
ville où le nombre d'utilisateurs est très important sur une petite
zone et où l'atténuation due aux bâtiments est forte. Un opérateur
devra donc tenir compte des contraintes du relief topographique et
des contraintes urbanistiques pour dimensionner les cellules de son
réseau. On distingue pour cela quatre services principaux:
- Le service ``Outdoor'' qui indique les conditions nécessaires
pour le bon déroulement d'une communication en extérieur.
- Le service ``Incar'' qui tient compte des utilisateurs
se trouvant dans une voiture. On ajoute typiquement une marge supplémentaire
de 6 [dB], dans le bilan de puissance pour en tenir compte.
- Le service ``Indoor'' qui permet le bon déroulement des
communications à l'intérieur des bâtiments. Cette catégorie de service
se subdivise à son tour en deux:
- le ``Soft Indoor'' lorsque l'utilisateur se trouve juste
derrière la façade d'un bâtiment et
- le ``Deep Indoor'' lorsqu'il se trouve plus à l'intérieur.
Typiquement, on considère que, lors de l'établissement du bilan de
puissance, c'est-à-dire de l'analyse du rapport de la puissance émise
à la puissance reçue au droit du récepteur, il faut tenir compte de
10 [dB] d'atténuation supplémentaire pour le Soft Indoor
et de 20 [dB] pour Deep Indoor à
900 [MHz].
Quand on sait que 10 [dB] représente un facteur de 10 en puissance,
on comprend qu'il est crucial pour un opérateur de dimensionner au
mieux son réseau, quitte à effectuer des mesures sur le terrain.
Par rapport au système de première génération, les cellules étant
de taille plus petite, la puissance d'émission est plus faible et
le nombre d'utilisateurs peut être augmenté pour une même zone géographique.
C'est grâce au principe de ré-utilisation des fréquences qu'un opérateur
peut augmenter la capacité de son réseau. En effet, il lui
suffit de découper une cellule en plusieurs cellules plus petites
et de gérer son plan de fréquences pour éviter toute interférence.
Il y a ainsi toute une nomenclature spécifique pour classer les cellules
en fonction de leur taille (macro, micro, pico, etc).
Définition 80
[Capacité] La capacité est le trafic maximum que
peut écouler une cellule en fonction du nombre de fréquences qui lui
sont attribuées, le trafic étant fonction du nombre moyen de personnes
qui communiquent et de la durée moyenne d'une communication.
Étant donné que, dans un réseau, une même fréquence est réutilisée
plusieurs fois, il est nécessaire d'évaluer la distance minimum qui
doit séparer deux cellules utilisant la même fréquence pour qu'aucun
phénomène perturbateur n'intervienne. En calculant le rapport entre
la puissance de la porteuse et celle du bruit, il est possible d'estimer
cette distance.
Pratiquement, dans une cellule, un mobile reçoit à la fois le message
utile (dont la puissance vaut C) qui lui est destiné et un certain
nombre de signaux perturbateurs. La connaissance du rapport entre
ces puissances, nous permettra de connaître la qualité de la communication.
Pour commencer, il est nécessaire d'identifier les différents signaux
perturbateurs. On peut les subdiviser en deux classes:
- Les interférences de puissance totale I qui sont dues aux signaux
émis par les autres stations. On peut distinguer :
- Les interférences co-canal qui sont dues aux signaux
émis par les autres stations de base utilisant la même fréquence.
- Les interférences de canaux adjacents dues aux signaux émis par les
stations de base utilisant des fréquences voisines.
- Le bruit, de puissance N, provenant principalement du bruit de
fond du récepteur.
Dès lors, c'est le rapport
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(9.1) |
qui permet d'évaluer la qualité de la communication ainsi que la
distance de réutilisation des fréquences.
Notes
- ... interférences9.3
- En pratique, une distance minimale de deux cellules sépare deux cellules
utilisant la même fréquence.
- ... nominale9.4
- Cette puissance est typiquement de l'ordre de la centaine de Watts.
Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2005-03-11