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1.2.2 Transformée de FOURIER discrète

1.2.2.1 Spectre d'une séquence déterministe

Prenons une séquence déterministe x[nTs] non périodique et échantillonnée avec une période Ts .

Définition 1   [Transformée de FOURIER à temps discret] La transformée de FOURIER à temps discret (dtFT) de cette séquence est définie par

$\displaystyle \mathcal {X}$(f )= $\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$x[nTs]e-2$\scriptstyle \pi$jfnTs (1.13)

Il ne s'agit ni plus ni moins que de la transformée de FOURIER du signal échantillonné. En effet, la fonction échantillonnée xs(t) est liée au signal sous-jacent par la relation

xs(t) = $\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$x[nTs]$\displaystyle \delta$(t - nTs) (1.14)

La transformée de FOURIER de ce signal vaut
$\displaystyle \mathcal {X}$s(f ) = $\displaystyle \int_{{-\infty}}^{{+\infty}}$$\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$x[nTs]$\displaystyle \delta$(t - nTs)e-2$\scriptstyle \pi$jftdt (1.15)
  = $\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$x[nTs]$\displaystyle \int_{{-\infty}}^{{+\infty}}$$\displaystyle \delta$(t - nTs)e-2$\scriptstyle \pi$jftdt (1.16)
  = $\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$x[nTs]e-2$\scriptstyle \pi$jfnTs (1.17)

On remarquera que cette fonction est continue et périodique de période fs = $ {\frac{{1}}{{T_{s}}}}$ ; la connaissance de cette fonction sur l'intervalle [0, fs[ suffit donc. En effet,

$\displaystyle \mathcal {X}$(f + fs) = $\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$x[nTs]e-2$\scriptstyle \pi$j(f+fs)nTs = $\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$x[nTs]e-2$\scriptstyle \pi$jfnTse-2$\scriptstyle \pi$jn = $\displaystyle \mathcal {X}$(f ) (1.18)

Ce phénomène est bien connu: l'échantillonnage dans le domaine temporel entraîne l'apparition de copies de la transformée au droit des fréquences multiples de fs . Il est d'usage de définir une fréquence normalisée ou fréquence réduite F par

F = $\displaystyle {\frac{{f}}{{f_{s}}}}$ (1.19)

de sorte que F parcourt l'intervalle [0, 1[ ou [- $ {\frac{{1}}{{2}}}$,$ {\frac{{1}}{{2}}}$[ . Si en plus de l'utilisation de la fréquence normalisée, on adopte l'écriture x[n] en lieu et place de x[nTs] , la transformée de FOURIER à temps discret s'exprime sous la forme normalisée suivante.

Définition 2   [Transformée de FOURIER à temps discret normalisée]

$\displaystyle \mathcal {X}$(F) = $\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$x[n]e-2$\scriptstyle \pi$jFn (1.20)

On déduit la formule inverse

x[n] = $\displaystyle \int_{{-\frac{1}{2}}}^{{\frac{1}{2}}}$$\displaystyle \mathcal {X}$(F)e2$\scriptstyle \pi$jFndF (1.21)

ou

x[n] = $\displaystyle \int_{{0}}^{{1}}$$\displaystyle \mathcal {X}$(F)e2$\scriptstyle \pi$jFndF (1.22)

1.2.2.2 Convergence

On montre [5, page 45] que si la séquence x[n] est de module sommable, c'est-à-dire si

$\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$$\displaystyle \left\Vert\vphantom{ x[n]}\right.$x[n]$\displaystyle \left.\vphantom{ x[n]}\right\Vert$ < + $\displaystyle \infty$ (1.23)

la transformée converge uniformément vers une fonction continue de F .

Si, par contre, x[n] est de carré sommable, à savoir

$\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$$\displaystyle \left\Vert\vphantom{ x[n]}\right.$x[n]$\displaystyle \left.\vphantom{ x[n]}\right\Vert^{{2}}_{}$ < + $\displaystyle \infty$ (1.24)

sans être de module sommable, alors la série converge en moyenne quadratique. Il peut ne pas y avoir convergence uniforme. La fonction $ \left\Vert\vphantom{ \mathcal{X}(f)}\right.$$ \mathcal {X}$(f )$ \left.\vphantom{ \mathcal{X}(f)}\right\Vert^{{2}}_{}$ est désignée par le terme de spectre. Dans la littérature, ce terme est aussi associé à la fonction $ \left\Vert\vphantom{ \mathcal{X}(f)}\right.$$ \mathcal {X}$(f )$ \left.\vphantom{ \mathcal{X}(f)}\right\Vert$ . Les deux expressions deviennent équivalentes si l'on utilise l'échelle logarithmique des décibels.


Exemple. Transformée de FOURIER d'un signal rectangulaire.

Considérons une fonction rectangulaire rectN[n] valant 1 pour n $ \in$ { - N, ..., N} et 0 ailleurs. On calcule alors

$\displaystyle \mathcal {X}$(F) = $\displaystyle \sum_{{n=-N}}^{{N}}$x[n]e-2$\scriptstyle \pi$jFn (1.25)
  = e2$\scriptstyle \pi$jFN(1 +...+ e-2$\scriptstyle \pi$jF(2N+1)) (1.26)
  = e2$\scriptstyle \pi$jFN$\displaystyle {\frac{{(1-e^{-2\pi jF(2N+1)})}}{{1-e^{-2\pi jF}}}}$ (1.27)
  = $\displaystyle {\frac{{\sin((2N+1)\pi F)}}{{\sin(\pi F)}}}$ (1.28)

Ce signal est purement réel; il est représenté à la figure 1.1 pour deux valeurs de N .

Figure 1.1: Transformées de FOURIER d'un signal rectangulaire (N = 2 et N = 5 ).
\includegraphics[width=14cm]{matlab/tdftRectangle}

La transformée inverse a pour expression

x[n] = $\displaystyle \int_{{0}}^{{1}}$$\displaystyle \mathcal {X}$(F)e2$\scriptstyle \pi$jFndF (1.29)

La fonction complexe $ \mathcal {X}$(F) peut aussi s'exprimer sous la forme

$\displaystyle \mathcal {X}$(F) = $\displaystyle \left\Vert\vphantom{ \mathcal{X}(F)}\right.$$\displaystyle \mathcal {X}$(F)$\displaystyle \left.\vphantom{ \mathcal{X}(F)}\right\Vert$ej$\scriptstyle \phi$(F) (1.30)

dont le terme d'amplitude est appelé spectre d'amplitude de x[n].


Exemple. Impulsion de DIRAC discrète décalée.

Considérons le signal

x[n] = $\displaystyle \left\{\vphantom{ \begin{array}{ll} 1, & n=1  0, & n\neq1\end{array}}\right.$$\displaystyle \begin{array}{ll} 1, & n=1  0, & n\neq1\end{array}$ = $\displaystyle \delta$[n - 1] (1.31)

$\displaystyle \mathcal {X}$(F) = e2$\scriptstyle \pi$jF (1.32)

1.2.2.3 Énergie

Tout comme dans le cas d'une fonction continue, l'énergie du signal est conservée par rapport à sa transformée de FOURIER.

Définition 3   L'énergie totale du signal vaut

E = $\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$$\displaystyle \left\Vert\vphantom{ x[n]}\right.$x[n]$\displaystyle \left.\vphantom{ x[n]}\right\Vert^{{2}}_{}$ (1.33)

Proposition 4   L'égalité de PARSEVAL s'exprime sous la forme

$\displaystyle \sum_{{n=-\infty}}^{{+\infty}}$$\displaystyle \left\Vert\vphantom{ x[n]}\right.$x[n]$\displaystyle \left.\vphantom{ x[n]}\right\Vert^{{2}}_{}$ = $\displaystyle \int_{{0}}^{{1}}$$\displaystyle \left\Vert\vphantom{ \mathcal{X}(F)}\right.$$\displaystyle \mathcal {X}$(F)$\displaystyle \left.\vphantom{ \mathcal{X}(F)}\right\Vert^{{2}}_{}$dF (1.34)

1.2.2.4 Séquence périodique

Le cas des séquences périodiques est particulier car cette périodicité résulte généralement d'une opération d'échantillonnage; il s'agit alors d'une périodicité fictive.

Définition 5   Une séquence est périodique s'il existe une valeur entière N telle que

x[n] = x[n + N] (1.35)

pour toute valeur n .


Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2007-10-27