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Nous allons à présent voir comment on peut intégrer la notion d'étalement
direct de spectre dans un système de modulation. Le type de modulation
choisie est une modulation de phase binaire cohérente (BPSK).
La figure 6.11(a) montre le schéma d'un tel
modulateur. Le modulateur transforme tout d'abord la séquence {bk}
en signal NRZ bipolaire pour obtenir le signal b(t)
. Il y a ensuite
deux étages de modulation: le premier étage multiplie le signal b(t)
par la séquence pseudo-aléatoire c(t)
tandis que le deuxième étage
est un modulateur BPSK. Le message transmis x(t)
est alors un signal
modulé en DS/BPSK (Direct-Sequence spread Binary Phase Shift-Keying).
La phase
(t)
du signal modulé x(t)
vaut 0 ou
selon
que les signaux b(t)
et c(t)
sont de même polarité ou non à
l'instant t
. Un saut de phase est ainsi observé tous les Tc
.
Figure 6.11:
Schéma-bloc de la modulation DS/BPSK.
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La figure 6.12 illustre la formation du signal
modulé BPSK. La figure 6.12.(c) représente
donc le signal qui sera envoyé sur le canal pour la transmission d'un
bit.
Figure 6.12:
Modulation BPSK du signal.
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Le récepteur, illustré à la figure 6.11(b)
est composé de deux étages. Au niveau du premier étage, le signal
reçu y(t)
est appliqué à l'entrée d'un démodulateur cohérent BPSK,
constitué d'un mélangeur alimenté par une porteuse générée localement,
suivi d'un filtre passe-bas dont la bande passante est limitée à celle
de m(t)
. Le deuxième étage de démodulation effectue le ``désétalement''
du spectre en multipliant la sortie du filtre passe-bas par la copie
exacte de la séquence pseudo-aléatoire utilisée à l'émetteur. Le reste
de la démodulation est identique à celle utilisée pour la transmission
en bande de base (filtre adapté et organe de décision).
La figure 6.11 représente un modulateur où
l'étalement de spectre se fait avant la modulation de phase numérique.
Pour une analyse plus détaillée, il est intéressant d'intervertir
-conceptuellement- ces deux étapes de modulation comme le montre
le schéma de la figure 6.13. Cette permutation
est licite car les opérations d'étalement de spectre et de modulation
BPSK sont linéaires. Il en va de même pour les opérations de démodulation.
Le fait de permuter les deux opérations permet de modifier la réponse
impulsionnelle du filtre adapté qui, pour rappel, est donnée par
Combinant les deux opérations, g(t)
devient
cos(2
fct)
.
La réponse impulsionnelle du filtre adapté sera donc un cosinus retourné.
Figure 6.13:
Permutation entre étalement et modulation de phase
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Les interférences sont modélisées par le signal j(t)
qui est de
type passe-bande. La sortie du canal y(t)
s'exprime donc par
y(t) |
= |
x(t) + j(t) |
(6.18) |
|
= |
c(t)s(t) + j(t) |
(6.19) |
où s(t)
est le résultat de la modulation BPSK du signal b(t)
.
Au récepteur, le signal reçu y(t)
est tout d'abord multiplié par
la séquence pseudo-aléatoire c(t)
, ce qui donne le signal
u(t) |
= |
c(t)y(t) |
(6.20) |
|
= |
c2(t)s(t) + c(t)j(t) |
(6.21) |
|
= |
s(t) + c(t)j(t) |
(6.22) |
Cette dernière équation montre que le signal à l'entrée du démodulateur
cohérent BPSK est un signal modulé en BPSK augmenté de l'interférence
c(t)j(t)
. La démodulation peut alors se faire, comme pour le cas
de la transmission en bande de base, en utilisant un filtre adapté
suivi d'un organe de décision, le terme d'interférence étant considéré
comme un bruit blanc additif gaussien.
Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2007-10-27