Sous-sections

10.3.2 Expression formelle d'un algorithme de segmentation par ligne de partage des eaux

Le cas des images binaires est introduit en premier lieu. Il sera plus aisé de généraliser ensuite le principe à des fonctions.

10.3.2.1 Analyse d'images binaires

Soit X une image binaire. Cette image contient une série de zones d'attraction centrées autour d'une famille de petits ensembles connexes Zi. Le bassin associé au petit ensemble Zi est le sous-ensemble de $ \mathcal {E}$ dont la distance géodésique à Zi est plus petite que celle à Zj. Pour parler de distance géodésique, nous introduisons quelques définitions et notations:

Définition 81   [Chemin géodésique] Un chemin géodésique de longueur l entre deux points s et t est une famille de l + 1 pixels x0 = sx1, ..., xl = t telle que

$\displaystyle \forall$i $\displaystyle \in$ [0, l], xi $\displaystyle \in$ X       et       $\displaystyle \forall$i $\displaystyle \in$ [0, l], xi-1xi  sont voisins (10.2)

Parmi tous les chemins, le plus court détermine la distance géodésique. La figure 10.4 fournit un exemple de chemin géodésique.

Figure 10.4: Le plus court chemin géodésique entre x et y.
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Définition 82   [Distance géodésique] La distance géodésique entre les points s et t est la longueur du plus court chemin géodésique reliant s à t; elle est infinie si un tel chemin n'existe pas.

Notations

La zone d'influence de l'ensemble Zi est notée ZI(domaine =X, centre = Zi) et sa frontière FR(domaine =X, centre = Zi).

10.3.2.1.1 Algorithme de construction du squelette par zone d'influence.

Le squelette par zone d'influence (SZI) s'obtient aisément par l'algorithme suivant:

Cet algorithme simple revient à faire croître des régions jusqu'à ce qu'elles se touchent; de la sorte, les contours obtenus sont fermés. La figure 10.5 montre un exemple de squelette géodésique.

Figure 10.5: Squelette géodésique.
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10.3.2.2 Images en niveaux de gris

Supposons que le relief soit progressivement immergé, l'incrément étant d'une unité de luminance par étape. C'est la clef de synthèse d'un algorithme de détermination de ligne de séparation. Le dessin de la figure 10.6 montre une étape intermédiaire du processus d'immersion.

Figure 10.6: Construction d'un barrage au raccord de deux bassins versants.
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10.3.2.2.1 Notations:

Les bassins seront construits étape par étape suite à une augmentation progressive du niveau de l'eau. Soit $ \mathcal {C}$h(Mi) la partie du bassin Mi rempli au temps algorithmique h. Alors

$\displaystyle \mathcal {C}$h(Mi) = $\displaystyle \mathcal {C}$(Mi) $\displaystyle \cap$ Th(f ) (10.3)

Dans cette expression, $ \mathcal {C}$(Mi) est l'inconnue. Si l'altitude du minimum Mi est j, alors $ \mathcal {C}$j(Mi) = Mi et $ \mathcal {C}$k(Mi) = $ \phi$ pour k < j. L'union de tous les bassins est notée $ \mathcal {C}$(M) et sa partie immergée au temps h est $ \mathcal {C}$h(M). Dans ces conditions, $ \mathcal {C}$h  max(M) = $ \mathcal {C}$(M). Il reste à initialiser l'algorithme et à donner un schéma de construction. Attention, il n'est pas question ici de supprimer des faux bassins.

10.3.2.2.2 Initialisation

10.3.2.2.3 Construction

$\displaystyle \forall$h $\displaystyle \in$ [hmin +1, hmax] : $\displaystyle \mathcal {C}$h(M) = ZIh $\displaystyle \cup$ Minh (10.4)

avec

Cet algorithme peut subir quelques modifications destinées à supprimer les faux contours; des développements de ce type sont abondamment décrits par MEYER (le véritable initiateur de ces techniques) et BEUCHER [21]. MEYER a également développé une recherche de lignes de séparation entre bassins par analogie avec l'opération de squelettisation légèrement modifiée; de telles considérations nous mèneraient malheureusement trop loin. Remarquons simplement que l'algorithme développé est relativement complexe et que, dès lors, il n'est guère étonnant que certains auteurs (cf. [34] par exemple) aient développé des expressions plus agréables.

10.3.2.3 Marquage

Le remède communément adopté pour combattre la sur-segmentation est le marquage. Dans le cas présent, le marquage consiste à sélectionner certains minima seulement. On part de la constatation que le nombre de régions est généralement proportionnel au nombre de minima. Le fait de ne sélectionner qu'une partie des minima entraîne la disparition de certaines régions. En effet, lors du processus d'inondation, ces régions sont remplies par l'eau provenant d'un bassin voisin en passant par le point de crête ayant la plus faible altitude. Les bassins inondés sont alors englobés dans un bassin voisin.

Les avantages de la ligne de partage des eaux par rapport à d'autres techniques de segmentation se résument en définitive à


Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2003-09-30