En toute généralité les échantillons f (n) peuvent provenir d'un signal déterministe ou aléatoire. La théorie du traitement du signal rattache quantité de méthodes et d'algorithmes à chacune de ces hypothèses. Pour y voir plus clair, nous avons dressé un tableau récapitulatif à la figure 3.16.
L'analyse déterministe veille à tirer des renseignements de la séquence f (n): étude de la moyenne, recherche d'une fréquence dominante dans la transformée de Fourier, conditionnement du signal pour éviter le repli de spectre, ...
L'analyse corrélatoire, terme emprunté à DUVAUT [6],
introduit un outil de comparaison entre deux signaux décalés, la fonction
d'autocorrélation
. Si ceux-ci sont déterministes,
la forme de la fonction
reste voisine
des variations de f (n) ; elle reproduit par exemple les mêmes périodicités.
S'ils sont aléatoires, l'aspect de la fonction varie à chaque réalisation
et dès lors ne constitue qu'une indication. Ce n'est que lorsque les
signaux sont stationnaires (faiblement au moins), que l'analyse
corrélatoire prend son sens. À ce stade, l'analyse spectrale
complète l'étude par une signature spectrale de la fonction d'autocorrélation
; il s'agit de sa transformée de Fourier appelée densité spectrale,
notée
(
), et son usage, assujetti à la même contrainte
de stationnarité, indique la répartition fréquentielle de l'énergie.
Selon PAPOULIS [24], l'analyse spectrale,
c'est-à-dire l'analyse corrélatoire appliquée à des signaux aléatoires
stationnaires, se découpe en deux catégories dépendant de la connaissance
de la fonction d'autocorrélation. Supposons que soient connus M
échantillons
0
, ...,
M - 1
.
L'étude s'apparente à une étude déterministe où certains échantillons
de
sont manquants. Pour estimer la densité
spectrale
(
), il faut tenir compte de cette
apodisation soit en gérant l'influence de la fenêtre (méthodes non
paramétriques), soit en identifiant le spectre à celui d'un modèle
de données (méthodes paramétriques), ce qui conduit à une extrapolation
de
au-delà du segment connu. Souvent
on utilise des modèles autorégressifs ou à moyenne mobile. Parfois
le signal est supposé à bande spectrale limitée ou alors l'objectif
consiste à maximiser l'entropie de la densité spectrale. Il arrive
aussi qu'aucun échantillon de la fonction d'autocorrélation ne soit
à disposition. Ce cas, repris sous le terme d'une étude stochastique,
nécessite le calcul conjoint des estimées
(
)
et
(
).
Ce survol des techniques spectrales suffit à comprendre la réelle difficulté de la sélection d'un modèle. Nous avons jugé préférable de restreindre le travail à une analyse déterministe. Pourquoi un tel choix?