Sous-sections
Différentes méthodes sont utilisées pour la compression d'images fixes,
les plus simples se contentant de réduire le nombre de bits servant
à coder les couleurs de base (RGB).
L'ISO et l'ITU ont été à l'origine de plusieurs initiatives
pour définir une norme pour la compression des images. Les images
ne contenant que deux couleurs (noir et blanc) sont traitées par des
algorithmes de type RLC (cf. page
).
C'est le cas des algorithmes utilisés pour la transmission de fax
(fax groupe 3 et 4).
La tâche est nettement plus ardue lorsqu'il s'agit de coder des images
naturelles en couleur. Le groupe JPEG de l'ISO a relevé ce défi.
Le principe de la norme de codage JPEG est le suivant (le schéma de
la figure 2.35 illustre le mécanisme de compression
et de décompression sous forme graphique):
Figure 2.35:
Codec (codeur-décodeur) JPEG.
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- L'image est tout d'abord convertie au format
YCbCr pour des
raisons d'efficacité de codage.
- Le signal de luminance (Y) et les signaux de chrominance sont ensuite
divisés en blocs de 8×8 pixels.
- On applique une analyse fréquentielle, appelée Transformée en
Cosinus Discrète ou Discrete Cosine Transform (DCT),
dont le principe est similaire à celui de l'analyse de FOURIER,
à chaque bloc de 64 pixels. On passe ainsi d'une représentation
spatiale de 64 pixels à une représentation fréquentielle avec une
composante continue donnant le niveau moyen du bloc.
- Les coefficients de la représentation fréquentielle sont quantifiés
avec une précision plus faible pour les hautes fréquences étant donné
que l'oeil ne les perçoit pas.
- Un codage entropique de HUFFMAN (codage sans perte) est finalement
appliqué aux coefficients.
Avec JPEG, des taux de compression de l'ordre de 10 sont possibles
sans altération visible de l'image. La figure 2.36
montre différentes images et les taux de compression respectifs.
Figure 2.36:
(a) image originale, (b-c-d) images comprimées avec des taux de compression
respectifs de 14, 23 et 41.
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JPEG peut fonctionner suivant différents modes, séquentiel,
progressif ou hiérarchique.
- Le mode séquentiel est le mode de fonctionnement habituel et
le plus performant du point de vue de l'efficacité de codage. Il consiste
à coder bloc après bloc en partant du coin supérieur gauche.
- Dans le mode progressif, l'encodeur parcourt plusieurs fois
l'image et ajoute des détails au fil des parcours. Par exemple, lors
du premier parcours, seule la valeur de la composante continue de
chaque bloc est rendue à l'écran. Viennent ensuite les signaux à basse
fréquence puis finalement les petits détails.
- Quant au mode hiérarchique, il revient à traiter l'image comme
une série d'images à plusieurs niveaux de résolution dont la recombinaison
reproduit l'image originale.
Le mode séquentiel est préférable au mode progressif
du point de vue de l'efficacité de compression alors que la visualisation
d'une image au format progressif offre plus de confort. Le mode hiérarchique
sert principalement à assurer la compatibilité entre terminaux capables
de projeter des images de taille différente. Ainsi, un écran de téléviseur
PAL traitera seulement une partie du flux binaire d'un signal
de télévision à haute définition, à l'inverse d'un téléviseur à haute
définition qui traitera l'ensemble du même flux binaire.
Le comité de normalisation JPEG a entrepris des travaux pour définir
une nouvelle norme de compression image. Cette norme, appelée JPEG2000,
est basée sur le principe de codage en ondelettes. La norme permet
également de comprimer prioritairement une zone spécifique de l'image
appelée région d'intérêt (Region of Interest, ROI).
Cette notion est illustrée à la figure 2.37.
Figure 2.37:
Deux images comprimées avec un même taux de compression; la seconde
concentre l'effort de compression dans une région d'intérêt.
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Pour coder des graphiques et des images simples, on a vu apparaître
le format GIF (Graphics Interchange Format),
abondamment utilisé sur le réseau Internet. Le mode de compression
du format GIF est basé sur l'algorithme LZW. Il ne s'agit néanmoins
pas d'un standard. Ces formats sont décrits à la section 2.7.2.
Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2004-06-15