La figure 10.1 représente les éléments qui
interviennent dans le calcul du bilan de puissance d'une liaison sans
fil. On distingue les pertes d'émission (LE
) et de réception
(LR
), dues aux lignes de transmission reliant les équipements
aux antennes ainsi qu'à certains équipements intermédiaires (duplexeurs,
connecteurs, ...
), les gains d'antenne et l'affaiblissement
dans l'espace (Ae
).
Figure 10.1:
Éléments intervenant dans le calcul du budget de puissance d'une liaison
sans fil.
|
Dès lors, la puissance de réception PR
, exprimée en [dB]
,
vaut
PR = PE - LE + GE - Ae + GR - LR |
(10.1) |
où PE
désigne la puissance d'émission. Le terme d'affaiblissement
en espace est délicat s'agissant de communications mobiles. En effet,
le modèle de propagation en espace libre (cf. relation de FRIIS)
convient raisonnablement bien pour des communications en ligne de
vue -on parle de situation de Line of Sight (LOS)
dans la littérature- et dans un espace dégagé, mais il s'avère inadéquat
pour des communications radiomobiles. En effet, le signal détecté
au récepteur comporte éventuellement l'onde émise en ligne de vue10.1 et une série d'ondes diffractées ou réfléchies à la même fréquence;
c'est une situation typique de multitrajet.
Le signal reçu est donc affecté de plusieurs effets de distorsion:
- distorsion de la valeur instantanée de l'amplitude, engendrée
par le phénomène de multitrajet ou par la présence d'obstacles. Le
terme consacré est celui d'évanouissement
ou fading.
- distorsion de fréquence. Cet effet résulte de l'effet DOPPLER
dû au déplacement du mobile.
- distorsion de phase. Il s'agit d'une conséquence du multitrajet
et de l'effet DOPPLER qui produit une série de versions décalées
dans le temps du signal émis.
Dans le cas d'une communication numérique, ces effets se traduisent
par un accroissement de l'interférence entre symboles et une diminution
du débit utile pour une bande de fréquences fixe.
En principe, il suffit de connaître les trajets pour déterminer la
correction à apporter au signal reçu. Cette approche déterministe
ne convient cependant pas puisque l'environnement fluctue au cours
du temps. En conséquence, on intègre dans les formules donnant le
niveau de puissance reçu par un mobile en un point donné des variables
aléatoires pour intégrer une incertitude sur les prédictions. C'est
donc une démarche à la fois physique, expérimentale et probabiliste
qu'il conviendra d'adopter pour l'analyse du bilan de liaison.
Notes
- ... vue10.1
- En fait, cette situation est rare dans le contexte d'une radiocommunication
mobile.
Sous-sections
Marc Van Droogenbroeck. Tous droits réservés.
2007-10-27